mercredi 28 septembre 2011

La jardinière

Ce soir Soliloque, la jardinière à la tresse d’or avait dans son arrosoir de quoi faire pousser mes ailes. Abreuvée d’amour, baignée du bonheur d’etre vue et fière d’etre moi, ce soir je vole et j’aime ça.

mercredi 14 septembre 2011

Ma boîte

Aujourd'hui Soliloque, ça ne va pas. Je ne vais pas. Je ne vais nulle part, je suis là, prisonnière de mon inactivité.

Connais-tu ce mime qui joue à être derrière un mur invisible, inventant avec ces mains un obstacle qui n'existe pas?
Je suis un clown triste qui ne sait pas que la boîte invisible autour de lui n'est pas réelle.
Ma boîte à moi, elle existe. J'en fais le tour douloureux un milliers de fois par heure. Je me cabosse, je m'abîme, j'ai mal à la tête de me heurter sans cesse à ces murs invisibles. Je cherche une porte, je veux de l'air, je veux sortir!
Je vois comment c'est dehors. D'ailleurs, je fais si bien semblant de ne pas être prisonnière qu'au dehors, ils ne la voient pas, ma boîte.
Je fais rire. Je souris, je plaisante. Je m'intéresse; au sommeil de l'un, à la fille de l'autre... mais qui veut savoir que moi je vis en boîte? Qui saura voir, que je suis derrière le mur? Qui m'ouvrira la porte?

mardi 13 septembre 2011

Soliloque

Et si j'écrivais... juste mettre bout à bout des mots, pour remplir cette page blanche qui essaie de m'avaler.
Elle ne reste pas longtemps blanche, ma page. Elle se colore, de rouge, de noir... soudain apparaît un petit point qui grossit, grossit, grossit... jusqu'à devenir un trou. Un trou béant, prêt à m'avaler, à me happer.
Eh bien soit, plongeons, allons voir ce que tu as dans le ventre grande page blanche!

Quel drame que cette touche de mon clavier qui me permet d'effacer d'un coup d'index insatisfait ce que j'ai réussi à coucher sur toi. Vous êtes de connivence, c'est une armée qui se lève pour m'empêcher de t'apprivoiser, page blanche.

Dis moi, tu sais qui je suis, toi? Peut-être que si j'ose te confier le moindre petit bout de moi, tu me le diras?
Mais on sera alors changées, toi et moi. Toi plus tout à fait blanche, moi plus tout à fait une inconnue à moi-même.

Tu viens d'être baptisée, ma page. "Soliloque". Enchantée, moi c'est... moi c'est qui? Enchantée tout court alors.

J'aime bien ton nom, les l font des bulles dans la bouche, la langue doit embrasser le palais pour te nommer. Tu commences comme "solide", tu ressembles à "disloquer" ou à "loufoque". Il me ressemble ton nom. Est-ce que ça veut dire que je m'aime bien?

Partons à l'aventure ma page.
Tantôt je m'imagine te chevauchant, tentant de m'agripper, de me tenir à quelque chose, alors que tu files dans le vent. Mais tous les mots s'envolent, tu vas trop vite, je ne peux m'accrocher à rien, attends-moi!

Ne pouvons nous pas voyager un peu plus calmement? Je pourrais m'allonger, tu prendrais une forme douce, comme un nuage. Je serais au milieu des mots, installée bien confortablement. On prendrait le temps de discuter, de mieux se connaître. J'en inventerais d'autres, des mots, pour te faire rire, pour me dire, petit à petit.

Installons nous, je vais te raconter une histoire.